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Du Mercure gaulois à la colonie romaine de Lugdunum: un système « canonique » de transformations?, e


Marco V. García Quintela, ha publicado "Du Mercure gaulois à la colonie romaine de Lugdunum: un système « canonique » de transformations?", en Dialogues d’histoire ancienne.

RESUMEN:

Les discussions savantes sur la compréhension des différents processus historiques, sociaux, juridiques et religieux de la conquête des Gaules par les Romains ont un très long parcours. Sur les questions religieuses, on souligne ou bien le poids de la tradition gauloise dans les provinces romaines ou bien l’impact des nouveautés introduites par Rome. Au temps de H. d’Arbois de Jubainville (1827-1910) et de C. Jullian (1859-1933) deux courants de pensée se sont formés (que l’on peut simplifier sous les étiquettes « celtisante » et « romaniste ») qui ont eu peu d’échanges et dans lesquels les critiques envers la position contraire avaient souvent plus de poids que les arguments exprimés en faveur de la leur. Ceci découle des difficultés à bien comprendre un petit nombre de témoignages littéraires réduits et fragmentaires, parfois clairement biaisés ou volontairement déformés par leurs auteurs. Et quand les données d’une archéologie toujours en progression s’y ajoutent, elles deviennent parfois aussi sujettes à interprétation que les textes. Cependant, en d’autres occasions elles apportent des connaissances tout à fait inattendues, comme le montre la toute récente apparition d’un murus gallicus à Lyon à la place Abbé Larue prouvant, après des décennies de recherches archéologiques incessantes, que le plateau lyonnais était bel et bien le siège d’un oppidum gaulois.

L’objectif de ces pages est de proposer une nouvelle lecture des témoignages mille fois lus. D’une part, nous nous intéresserons à la présentation succincte que César fait de Mercure, limitée à cinq phrases, comme dieu principal des Gaulois et, d’autre part, à la description plus détaillée que propose Strabon, une génération plus tard, de la ville de Lugdunum dans deux passages du livre IV de sa Géographie. Trois prémisses guident notre recherche. Tout d’abord nous essayons de suivre le chemin déjà tracé par un autre article à propos de la fête du 1er août à Lugdunum. Au lieu d’insister sur les anciens arguments de la « celticité » ou de la « romanité » de la fête, dont le parcours était expliqué, nous avons choisi de mesurer in situ l’orientation du tissu urbain de la colonie fondée par Plancus en 43 avant n. è. en prenant en compte la recherche archéologique la plus récente. Le résultat montre que la ville était orientée à la naissance du soleil le 1er août dès sa fondation, 31 ans avant la fondation de la fête pan gauloise en l’honneur de Rome et Auguste. Ensuite on doit avouer dès à présent que le point crucial de notre analyse se trouve dans l’idée (chère aux « celtisants ») que derrière le dieu gaulois nommé « Mercure » par César, on peut trouver l’équivalent du dieu irlandais (et donc celte) Lugh. Mais les « romanistes » doutent de la pertinence de voir dans le terme Lugdunum le nom de ce dieu (Lugus dans sa forme gauloise reconstituée) et ils préfèrent y distinguer un toponyme descriptif du type Montclar ou Clairmont. Finalement, pour essayer d’échapper à la répétition des anciens arguments, nous tâcherons d’éviter l’impasse de la discussion étymologique. Celle-ci pose une question qui n’a pas encore trouvé de réponse à notre connaissance : comment se peut-il que si Lugdunum est un nom de lieu tout court son sens soit toujours « Montclar » ou « Clairmont », mais, que si on envisage que le toponyme inclut un théonyme, il existe alors, comme dit X. Delamarre, « de multiples étymologies… le Corbeau, le Lynx, le Serment, Loki et, inévitablement, “le Lumineux”, “le Brillant”, entre autres », et que « toutes sont possibles et aucune n’emporte la conviction » . Comment peut-il y avoir tant d’assurance d’un côté et tant de doutes de l’autre s’il s’agit du même mot?

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Cómo citarlo:

Marco V. García Quintela (2017) Du Mercure gaulois à la colonie romaine de Lugdunum: un système « canonique » de transformations? Dialogues d’histoire ancienne, 43/2: 91-116.

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